Depuis la préhistoire sans doute, si l'image se suffit à elle même, puisque très probablement antérieure à la parole structurée, il n'en demeure pas moins qu'elle appelle au commentaire, à raconter des histoires, des histoires qui peut-être transpirent dans nos contes d'aujourd'hui. Cette recherche-là est vaine puisque notre interprétation est plaquée sur les parois rocheuses de Chauvet ou d'Altamira, à partir de nos comportements modernes, qu'ils soient aborigènes ou biscaïens ou parisiens. L'enfant qui dessine peut avoir un projet préalable, mais plus souvent ce projet il le construit au fil du tracé de son crayon ou de son pinceau. Ce qu'il dit de son dessin, de sa peinture, est le commentaire du positionnement du lecteur qu'il prend par rapport à son œuvre pour répondre au questionnement d'un public, comme le faisait Joan Miró. Une Goutte de rosée tombant de l'aile d'un oiseau réveille Rosalie endormie à l'ombre d'une toile d'araignée (1939)
C'est ce raisonnement qui nous autorise à considérer l'importance pédagogique de la relation entre le conte et le dessin. La relation entre ces deux techniques que sont conter et dessiner provoque leur enrichissement mutuel. Sans doute est-ce à tort que nous parlons d'illustration puisque la même action peut provoquer une multitude de représentations différentes selon les personnes ou les moments ce qui fait qu'elles ne sont jamais figées puisque le dessin n'est pas une écriture.